Se chauffer, oui mais comment ?
Sept 2022
L’été laisse tout doucement place aux températures plus fraiches et aux questionnements quant à la manière la plus judicieuse de se chauffer, tant d’un point de vue budgétaire qu’écologique.
Le système de chauffage est en effet un point clé dans tous les projets de construction qui suscite énormément de questionnements. Le contexte actuel et la flambée des prix des énergies fossiles accentuent les démarches de passage vers des énergies vertes et renouvelables. Mais les contraintes techniques et budgétaires ne permettent pas toujours de se tourner vers de tels systèmes. Suite à toutes ces interrogations, nous avons décidé de refaire le point sur les différentes installations possibles et dans quels cas les envisager.
La chaudière gaz à condensation :
La chaudière au gaz représente un coût d’investissement relativement bon marché pour une nouvelle installation. Directement raccordée au gaz de ville, elle présente un bon rendement, demande peu d’espace pour l’installation et s’adapte donc facilement, que ce soit pour une nouvelle construction ou dans un projet de rénovation.. Elle est compatible tant avec les anciennes installations de chauffage et les radiateurs à haute température, qu’avec des installations de chauffage à basse température (radiateurs ou chauffage sol). Si la rue n’est pas desservie, il faudra alors analyser la possibilité d’installer une citerne gaz aérienne ou enterrée.
Si ce système était dans les plus courants il y a quelques années, l’augmentation fulgurante du prix du gaz de ces derniers mois a fortement inversé la tendance. En effet, cette solution est souvent remise en question dans les projets actuels du fait du coût instable de l’énergie.
La chaudière mazout à condensation :
La chaudière au mazout présente des performances assez similaires à celle au gaz. Elle nécessite cependant l’installation d’une citerne pour le stockage du mazout, ce qui demande donc d’avoir l’espace nécessaire pour son emplacement et rend l’installation légèrement plus coûteuse tout en restant abordable.
Lorsque la chaudière gaz n’est pas envisageable techniquement dans le projet (rue non desservie en gaz et bâtiment mitoyen ne permettant pas l’installation d’une citerne) et que le budget ne permet pas le passage à des énergies vertes, le choix du chauffage au mazout peut être une alternative. C’est d’ailleurs ce que nous avons eu comme cas de figure pour notre projet de transformation d’une vieille habitation à Graux (Mettet) en 2019. L’article d’informazout retrace les problématiques rencontrées et comment nous en sommes arrivés au choix du chauffage au mazout pour ce bâtiment.
Le mazout étant une énergie fossile estimée trop polluante, le Pacte Energétique Fédéral a décidé d’interdir la vente de nouvelles chaudières au mazout à partir de 2035 en Wallonie. Ce système, bien qu’il pourra encore être utilisé pour tous les foyers équipés, est donc voué à disparaitre dans les années futures puisqu’il ne pourra plus être remplacé.
La chaudière biomasse (bois ou pellets) :
La chaudière biomasse séduit de plus en plus les ménages désirant un chauffage écologique à énergie renouvelable. Elle fonctionne de la même façon que les chaudières à combustion classiques (gaz ou mazout) et présente de bons rendements. Le coût d’investissement est cependant plus conséquent pour le porte-feuille, ce qui freine parfois l’installation d’un tel système. De plus, la chaudière biomasse nécessite un espace de stockage conséquent pour les combustibles, ce qui n’est pas toujours possible d’intégrer en cas de rénovation. L’entretient est également plus contraignant et demande plus d’assiduité.
Pour toutes ces raisons, beaucoup se tournent plutôt vers un poêle biomasse comme appoint au système de chauffage principal. Plus compact, celui-ci permet de faire quelques économies d’énergies en réduisant l’utilisation du chauffage central tout en limitant les coûts et contraintes de stockage d’une chaudière.
Pour toutes installations d’un système de chauffage écologique, la région wallonne octroie des primes permettant de réduire le coût d’investissement du système. Pour plus d’informations, consultez leur site ci-après.
La pompe à chaleur :
Suite à l’augmentation des prix des énergies fossiles, le système de pompe à chaleur a le vent en poupe. Même si le coût d’investissement est plus conséquent, ce système fonctionnant à l’électricité permet d’être autonome en énergie une fois couplé avec des panneaux solaires. Cela le rend donc très intéressant sur le long terme, mais seulement à certaines conditions.
Pour atteindre un bon rendement, la pompe à chaleur doit être combinée à des appareils basses températures. Il est également recommandé d’avoir une habitation bien isolée si l’on ne veut pas voir ses factures d’électricité grimper. Ce système n’est donc compatible avec un projet de transformation que dans le cas où l’ensemble de l’isolation du bâtiment est étudiée.
Il existe plusieurs types de pompes à chaleur qui présentent chacun leurs avantages et coûts d’installation. On parle de système aérothermique (prend son énergie dans l’air) ou géothermique (prend son énergie dans le sol ou la nappe phréatique). Si la géothermie est plus efficace en therme de rendement, elle présente un coût largement plus conséquent. On distingue les systèmes suivants :
PAC air-eau : une unité extérieure capte l’air tandis qu’une unité intérieure chauffe l’eau qui est ensuite envoyée vers les radiateurs ou le chauffage sol. Ce système est le plus courant dans les projets résidentiels de part son coût et sa facilité d’installation. Cependant, son rendement est plus bas au vu des variations constantes de températures de l’air au cours de l’année.
PAC air-air : elle puise également son énergie de l’air extérieur mais c’est ici un système d’air chaud pulsé qui sert de point de chauffe. Elle peut être réversible et combiner ainsi le chauffage avec un système de climatisation. C’est le système le plus facile à installer et le moins onéreux à l’installation, mais il consomme énormément d’électricité.
PAC sol-eau : elle utilise ici la chaleur du sol via un réseau de tuyaux souterrains. Si la parcelle dispose d’une grande superficie de terrain disponible, le réseau peut se faire horizontalement. Si non, on opte pour un système vertical qui demande beaucoup moins d’espace, mais dont le coût de mise en oeuvre est bien plus conséquent. Dans le deuxième cas de figure, les tuyaux sont plus en profondeur dans le sol, il y a moins de variations de températures et le rendement est donc meilleur. La nature du sol aura également un impact sur le rendement du système.
PAC eau-eau : elle puise son énergie dans la nappe phréatique, ce qui nécessite la réalisation de deux puits verticaux. Elle présente le meilleur rendement du faite de la température constante de l’eau souterraine mais représente le coût d’investissement le plus conséquent.
Bon à savoir : lors d’une rénovation, la région wallonne octroi des primes pour le passage à un système de chauffage utilisant des énergies renouvelables !
Pour aller plus loin :
Si ces installations sont dans les plus courantes, d’autres systèmes de chauffe sont également possibles suivant les projets. On peut entre autres citer le poêle de masse, le solaire thermique, le chauffage électrique ou encore les bâtiments autonomes en énergie ; un système de chauffage économique étant toujours assimilé à une bonne isolation.
Intégrer la réflexion de la consommation dès le début de la conception d’un projet permet d’adapter le système tant aux besoins réels, et ainsi réduire fortement sa consommation, qu’à l’aspect plus global de l’esthétique du projet.
Vous avez un projet de construction/transformation/extension et vous souhaitez plus d’informations ? N’hésitez pas à prendre contact avec nous ici.